Le club Roannais de plongée, en partenariat avec la Ville de Roanne et Suez, a organisé une opération de nettoyage du port, samedi 10 juillet. La troisième du genre, après celles de 2018 et 2019.
Il est 10 h 30 sur le port de Roanne. Les palanquées (*) sont à l’œuvre depuis une heure. Une petite fille de 4 ans, assise sur le quai, regarde les plongeurs et bassine sa tante : « Je veux faire ça moi aussi ! » Devant elles, les hommes-grenouilles sortent une carcasse de vélo.
Ah ! C’est dégueu !
Mangée par la rouille, couverte de vase dégoulinante, puante, la bicyclette ressemble à un squelette décharné. La gamine fait une moue et recule : « Ah ! C’est dégueu ! » C’est également l’avis de Lucien Murzi, adjoint au maire de Roanne et plongeur, qui participe au nettoyage. L’élu est d’ailleurs à l’origine du projet : « Quand j’étais adjoint aux associations, j’ai demandé à Hervé Petelet – employé de Suez, gérant du port, N.D.L.R. – si nous pouvions envisager de nettoyer le port avec l’aide du Club Roannais de plongée. »
» En 2020, l’opération n’a pas été possible à cause du Covid «
Karim Bouhaddane (président du Club Roannais de plongée)
Suez adhère immédiatement. Le président du club de plongée, Karim Bouhaddane, est lui aussi séduit par l’idée. La première opération a lieu en 2018 ; une autre en 2019. « En 2020, ça n’a pas été possible à cause du Covid », regrette le président.
Les plongeurs engagés sur cette opération sont tous de bon niveau : « On ne voit pas loin dans l’eau du canal et il faut passer sous les bateaux, précise Karim Bouhaddane. On perd très vite ses repères, on ne sait plus où est le haut, le bas. Quelqu’un d’expérimenté paniquera moins. » Lucien Murzi complète : « Et puis ça peut être dangereux pour une autre raison : on peut rester collé à la vase, c’est aussi pour ça que nous sommes encordés et que l’un des plongeurs reste en surface : il peut tirer pour sortir son binôme. »
Des vélos, des bouteilles, une batterie de voiture, une calculatrice…
Sur le quai, Martin et Hervé n’en finissent pas de remplir des remorques. Des carcasses de vélos, de mobylettes mais aussi beaucoup de bouteilles ; de canettes ; une batterie ; une calculatrice… À la fin de la matinée une benne est pleine.
À 11 h 45, les plongeurs, couverts d’algues, l’odeur de la vase imprégnée dans leur combinaison et dans la peau, remontent sur le quai Commandant Lherminier. La quantité de déchets ramenée à la surface les conforte dans leur idée : il faudra remettre ça l’année prochaine.
(*) Groupe de plongeurs effectuant la même plongée sous-marine.
Texte et photos Christian Verdet